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Ces Femmes qui ont réveillé la France

"Il est bon de se souvenir des espoirs qu'elle avait éveillés..."

26 Mars 2013, 11:34am

Publié par Ces Femmes qui ont réveillé la France

Roger Benmebarek, préfet de Région Honoraire, nous parle de "Ces Femmes qui ont réveillé la France", et plus particulièrement Nafissa Sid Cara, une figure républicaine à part entière.

Nafissa Sid Cara figure parmi ces femmes dans ce nouvel ouvrage à ne pas manquer de lire. Il est remarquable à divers titres, dû à la plume de Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek. Jean-Louis Debré avait 15 ans en 1959 lorsque Nafissa Sid Cara entra dans le gouvernement de son père, Michel Debré ; il la rencontra tandis qu’elle était reçue chez ses parents. J’étais alors chef de cabinet de la Secrétaire d’Etat. Jean-Louis Debré est aujourd’hui le président du Conseil Constitutionnel.

 

C’est une évocation bienvenue de cette femme disparue en 2002, bien connue des populations d’Algérie, avant et encore après 1962 ; il est bon de se souvenir des espoirs qu’elle avait éveillés. C’est un rappel salutaire pour le Français facilement oublieux. J’ai dit sur ce site, reprenant Jeanine Verdes-Leroux (Cahiers de la Mémoire N°3), combien dans la tourmente algérienne, Nafissa Sid Cara avait su représenter l’aspiration de toutes les femmes d’Algérie, musulmanes et européennes, pour un avenir de paix et de solidarité lié à la France. Sa tenue digne l’avait fait remarquer en métropole où elle voyagea beaucoup pour convaincre des sentiments français de la masse algérienne et de la nécessaire évolution du sort des femmes musulmanes. Si Jean-Louis Debré souligne qu’elle fut la première musulmane d’un gouvernement de la République, il aurait pu ajouter qu’elle fut aussi la première élue d’Algérie devenue ministre.

 

Grâce à Jean-Louis Debré, on découvre qu’une autre femme d’Algérie a réveillé la France par son courage et sa détermination, Marthe Simard, née à Bordj Ménaïel ; elle fut la première femme parlementaire.

 

C’est l’occasion de rappeler que le Parlement français s’honora de compter parmi ses membres d’autres femmes issues d’une terre qui pendant cent trente ans fut française : l’oranaise Alice Sportisse, la constantinoise Marcelle Devaud, toutefois élue en 1948 sénatrice de la Seine et maire de Colombes, la sétifienne Rebiha Khebtani et Kheira Bouabsa de Mascara. C’était la France, avec des français et… des françaises.

 

Marthe Simard, née Caillaud en 1901 à Bordj Menaïel, décédée à Québec en 1993. Fondatrice en décembre 1940 du Comité France libre de Québec, elle est la première femme française à siéger dans une assemblée parlementaire, l'Assemblée consultative provisoire. Elle y fut nommée le 20 octobre 1943, désignée par les représentants des mouvements de la Résistance extérieure pour y représenter le Canada.

 

Alice Sportisse Gomez-Nadal, née Alice Crémadès en 1909 à Lavarande (Algérie), décédée en 1996, membre du Parti Communiste Français. Elle fut députée d’Oran à la Constituante entre 1945 et 1946 puis députée jusqu'en 1955, sous les deux premières législatures de la IVe République.

Marcelle Devaud, née Gouguenheim en 1908 à Constantine (Algérie), décédée en 2008 à Paris, fut la première femme vice-présidente du Sénat où elle entra dès 1948. Elle fut maire de Colombes (Cf. Marcelle Devaud, itinéraire exceptionnel d'une femme politique française, Victoria MAN, Paris, Eulina Carvalho, 1997).

Députée de Sétif de 1958 à 1962, Rhebia Khebtani est née à Bougie en 1926. Elle fut maire de Sétif.

Députée de Mascara de 1958 à 1962, Kheira Bouabsa est née à Mascara en 1932. Elle était institutrice.

 

Mars 2013

Roger Benmebarek

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